La place de marché du travail Gojob collecte 11 millions d’euros pour renforcer son influence sur le marché de l’interim, tout en insistant sur une dimension « humaine ».
Ca bouge sur le marché du travail intérimaire. Gojob, place de marché du travail pour les travailleurs dans les secteurs de la logistique, de l’industrie et du tertiaire, a levé 11 millions d’euros auprès d’un cercle d’investisseurs mi-financiers mi-institutionnels : alter equity3P II, la Banque des Territoires, la Région Sud Investissement et Kois.
Lancée en 2015 par Pascal Lorne (un entrepreneur qui a créé plusieurs start-up dans l’univers du numérique), la start-up creuse son sillon sur le marché de l ’intérim, en proposant une alternative pour les missions à accomplir chez les clients. « Nous sommes encore petits avec 10 000 salariés intérimaires, une base de 100 000 inscrits et 2000 entreprises clientes, mais nous avançons. Nous traitons entre 3000 et 5000 feuilles de salaires par mois », évoque le CEO fondateur. « Nous embauchons nous-mêmes ces personnes et nous les déléguons en mission, soit sous forme de contrats par intérim soit sous forme de CDI. »
Les développements technologiques se poursuivent, comme l’application Mon Cash, qui permet de recevoir un acompte sur salaire dès le premier jour de travail effectué. Et ce, en un clic. Une fonctionnalité qui se développe de plus en plus en plus dans le secteur par le biais d’acteur comme Qapa ou Iziwork.
Attribution des missions : le travailleur prend le pouvoir
Pour se distinguer de l’uberisation du travail synonyme « d’esclavage moderne », Pascal Lorne insiste sur la dimension « humaine » et « éthique » de Gojob avec des droits à la retraite et au chômage et un accès à une mutuelle. « Nous ré-inventons la relation de travail en brisant les codes : les travailleurs consomment de l’emploi selon leur choix de mission. Cela change tout », explique le CEO.
La levée de fonds permettra de renforcer le réseau commercial de Gojob pour se rapprocher des entreprises au niveau national. L’effectif devrait passer de 100 à 140 collaborateurs d’ici fin 2020. La société, qui dispose de bureaux entre Aix-en-Provence et Paris, devrait réaliser un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2020 avec une perspective de rentabilité escomptée mi-2021. « Nous pouvons rester indépendants longtemps à ce rythme », assure le fondateur de Gojob qui occupe simultanément de président d’Aix-Marseille French Tech.
Gojob se montre rassuré par la présence de la Banque des Territoires qui entre dans son capital à l’occasion de cette levée de fonds. Cet appui sera précieux sera pour forger « un modèle social à la française » face à des modèles importés des Etats-Unis comme Uber Works.