Propos recueillis par Caroline DUPUY
LNP : L'intérim avec bonheur est votre slogan. Comment avez-vous pu vous faire une place sur un marché alors que des acteurs importants sont présents depuis de très nombreuses années sur ce secteur ? Pascal Lorne : C'est bien plus qu'un slogan, c'est notre mantra ! L'aventure s'est bâtie sur cette ambition. Gojob s'engage au quotidien pour permettre à chacun de trouver un travail décent, sans discrimination avec à la clef des missions bien rémunérées, avec toutes les prestations sociales, incluant retraite, mutuelle et chômage. Concrètement, en moyenne, les 10 000 salariés intérimaires Gojob, en 2019, ont touché un salaire 40 % plus élevé que le SMIC. Et pourtant, plus de la moitié n'ont pas le bac, voire aucun diplôme. Aujourd'hui, Gojob est devenue la 1ère place de marché du travail en France. Grâce à une approche 100% digitale, nous disruptons l'intérim classique en apportant une solution innovante et rapide. Nous proposons ainsi à l'employeur le profil recherché en moins de 15 minutes avec, au cœur du système, un algorithme de matching comportemental semblable à ceux des sites de rencontre basé sur l'analyse croisée d'éléments de savoir-faire et de savoir-être tels que motivation et mobilité.
Vous venez de réaliser une levée de fonds très importante, là encore, qu'est ce qui a motivé vos investisseurs ? Notre modèle innovant et à fort impact social, incontestablement ! Mercredi dernier, nous annoncions lever 11 millions d'euros en série B auprès d'Alter equity 3P II, la Banque des Territoires, Région Sud Investissement et Kois, notre actionnaire historique, avec l'objectif de financer l'innovation technologique au service de l'impact social. Depuis sa création en 2015, Gojob a connu une croissance exponentielle avec comme challenge : hacker le chômage. Gojob ne cesse d'innover et de réinventer le monde de l'intérim pour permettre d'intégrer durablement dans le monde du travail ceux qui en sont éloignés, sur la base de leur motivation et de leurs compétences. Ce tour de table va donc permettre de consolider notre avance technologique en investissant dans le développement de nouveaux outils et services. Comme nous l'avons fait en 2019, avec la création de l'application « Mon Cash » permettant, en un seul clic, à chaque travailleur intérimaire d'être payé dès le premier jour travaillé. Une innovation qui a pour objectif de s'attaquer à l'un des premiers freins de retour à l'emploi.
Le marché de l'intérim semble donc loin d'être mort. Comment imaginez-vous son développement dans les années futures ? « Sky is the limit » ! Les fonds vont permettre à Gojob de poursuivre son développement commercial avec notamment un objectif de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020, et aussi d'accélérer les investissements en R&D qui lui permettront de se maintenir dans un rôle de pionnier de l'innovation sociale. A travers sa fondation aussi, Gojob compte bien investir toujours plus au service du bien-être social.