Il est le mal de ce siècle en entreprise, le j'ai nommé burn out professionnel. Les employés et dirigeants atteints de ce mal souffrent d'épuisement à cause d'un investissement émotionnel et professionnel très ou trop important. Certains corps de métiers sont plus touchés que d'autres par le burnout et les conséquences peuvent être désastreuses. Quel est l'origine de ce mal et quelles sont les actions que vous pouvez mettre en place en tant qu'employeur pour le prévenir ? Que dit la loi en France ? Toutes les réponses sont à suivre.
Le terme de burn out, qui peut se traduire en français par "se consumer", est apparu en 1970 et se décrivait comme un stress particulier lié au travail. Un burnout est cependant bien distinct de la dépression. Le psychanalyste Freudenberger a constaté chez les personnes souffrantes une perte de motivation ainsi que de nombreux autres symptômes tels que des maux de tête, de forts troubles du sommeil ou encore une très grande fatigue. Si certains facteurs individuels sont à l’origine du développement de ce stress, les facteurs collectifs ne sont pas à négliger. L'environnement au travail, la pression que nous subissons de la part de notre hiérarchie ou encore nos relations avec nos collègues et notre manager nous affectent également.
En tant qu'employeur, il est donc plus que nécessaire de savoir repérer un salarié en état de burnout et pouvoir détecter les symptômes. Car le burn out au travail ne se prévient pas mais nous tombe littéralement dessus. Vous devez donc prêter une attention toute particulière à un salarié qui souffre de :
Si le burn out est difficile à repérer c'est parce que cela nous arrive à tous d'avoir des périodes de travail plus ou moins intenses, un stress professionnel plus accru ou encore des tensions avec le management. Cela ne signifie pas pour autant que nous allons souffrir d’un burn-out. Par ailleurs, ce syndrome touche différents types de profil : des dirigeants d'entreprise, des jeunes cadres, des mères employées de bureau, etc. Le risque est également présent dans n'importe quel milieu professionnel.
En France, la loi du travail est claire. Un employeur a l'obligation de garantir la santé et la sécurité de ses employés au sein de son entreprise et doit prévenir les risques psychosociaux. Certaines actions doivent donc être mises en place si vous constatez que l'un de vos salariés se trouve dans une situation de détresse physique et psychologique et qu'il encourt un risque de burn out professionnel. Tout d'abord, vous pouvez inciter le salarié concerné à prendre des jours de congés ou à partir en vacances. Vous pouvez également réduire sa charge de travail et en cas d'extrême urgence vous pouvez décider d'une mise à pied. Avant d'en arriver là, tentez d'ouvrir le dialogue en l'invitant à un entretien individuel afin qu'il se sente en confiance et puisse se livrer plus librement. Si la communication est difficile, n'hésitez pas à prévenir un tiers tel que le médecin du travail.
Des mesures de prévention concernant les risques psychosociaux peuvent également être menées à une plus grande échelle et concerner l'ensemble de vos salariés. Selon la taille de votre entreprise, vous pouvez programmer des formations ou des ateliers sur des thèmes tels que la gestion des conflits et du stress, l'apprentissage de techniques de relaxation ou la formation au décèlement du harcèlement moral. Le burn out résulte bien souvent d'un problème de management. N'hésitez donc pas à proposer des formations professionnelles spécifiques à vos cadres dirigeants. Des questionnaires anonymes peuvent également être déployés afin d'identifier plus facilement une personne présentant ce syndrome.
Le burn out n'est pas reconnu comme une maladie professionnelle mais selon le cas de la personne victime de cette situation, la Sécurité Sociale peut le considérer comme tel. D'après la loi du travail, les maladies professionnelles se caractérisent par une incapacité permanente d'un salarié à exercer son travail au taux au moins égal à 25%. Le salarié en souffrance pourra alors constituer un dossier avec son médecin traitant et l'envoyer à la CPAM.
En cas de reconnaissance en tant que maladie professionnelle, le salarié pourra alors toucher des indemnités journalières et sera en arrêt de travail. Au moment de la fin de l'arrêt, un salarié jugé incapable de reprendre son travail à temps complet pourra alors effectuer un mi-temps thérapeutique. Ainsi, il reprendra son activité à temps partiel et continuera de bénéficier de ses indemnités. Suite à la recommandation du médecin du travail, vous ne pouvez vous opposer à la mise en place de ce mi-temps sans donner vos motifs.
Les salariés intérimaires sont considérés comme des travailleurs précaires de par leur situation professionnelle instable. Ils sont donc eux aussi tout autant, sinon voire plus, concernés par des risques de burn out. Même si vous n'êtes pas leur employeur, ces salariés en intérim travaillent dans votre entreprise. De ce fait, vous avez l'obligation de garantir leur santé mentale et physique ainsi que leur sécurité. Tout comme avec vos employés permanents, vous devrez donc mettre en place des actions pour prévenir les risques psychosociaux comme des formations obligatoires par exemple et ne pas hésiter à prévenir l'agence d'intérim si vous détectez un salarié en souffrance.
Le burnout provoque un épuisement professionnel et moral. Si la personne qui en est victime présente plusieurs symptômes, ce syndrome est difficilement décelable car il touche toutes les catégories d'employés et tous les secteurs professionnels. En tant qu'employeur, vous avez l'obligation de prendre les mesures nécessaires afin de garantir la santé et la sécurité de votre personnel, permanent comme temporaire, et de prévenir tous risques psychosociaux. Le burn out n'est pas considéré comme une maladie professionnelle, cependant sa reconnaissance en tant que telle sera jugée au cas par cas. Vous souhaitez en savoir plus sur les questions de bien-être au travail ? Nos autres articles pourront vous intéresser.
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