Comme en témoigne la hausse de plus de 8% du marché de l’intérim en France en 2018, le recours à une agence de travail temporaire est une solution de plus en plus plébiscitée par les entreprises. Une tendance qui prouve que le contrat intérim a réussi à redorer son image en montrant les nombreux avantages qu'il présente. Car si ce contrat temporaire avait mauvaise presse, c'était principalement à cause du montant de la facture faite à l'entreprise utilisatrice. De prime abord, il paraît en effet plus élevé que l'embauche d'un salarié en CDD. Cependant, si l'on est au fait des détails de la facturation on s'aperçoit vite qu'il n'en est rien. Cet article lève le voile sur les contrats intérim et vous révèle le vrai coût d'un intérimaire.
Pour mieux comprendre la facture transmise à l’entreprise utilisatrice par l’entreprise de travail temporaire, il est important de savoir comment elle se constitue :
Le calcul du salaire en intérim est très simple. Il suffit de multiplier le nombre d’heures travaillées par le taux horaire brut appliqué. Pour rappel, le taux horaire intérim en France est de 11,52 euros ce qui équivaut à un SMIC mensuel de 1 747,24 euros brut, soit 1 383,08 euros net sur une base de 151,67 heures travaillées.
Par ailleurs, et si tel est le cas, ils disposent des autres avantages en nature mis à disposition dans l'entreprise tels que les tickets restaurants, le remboursement des frais de transport, un véhicule de fonction, un service de conciergerie… Des primes rattachées au poste ou des primes exceptionnelles peuvent également s’ajouter.
Sur le salaire brut de l'intérimaire, l'ETT va appliquer un coefficient de facturation, également appelé coefficient intérim. Il est librement fixé par chaque entreprise de travail temporaire et varie en fonction de la rareté du profil recherché, de la difficulté de l'emploi et/ou du taux horaire de l'intérimaire. Il a pour fonction de couvrir tous les autres coûts qui incombent à l'employeur : IFM, ICP et charges patronales notamment. Il englobe également la marge commerciale de l'ETT. Dans le cas où le salarié intérimaire perçoit des primes ou autres compensations financières non soumises à charges sociales, ces dernières n'entraînent pas de surcoût puisqu'elles ne sont pas prises en compte par ce taux, qui ne s’applique qu’aux éléments de salaires soumis à charges.
Si l'entreprise utilisatrice connaît déjà l'intérimaire avec qui elle souhaite travailler mais n'a pas envie de s'occuper de toutes les formalités administratives, elle peut quand même avoir recours à une ETT. Cette dernière assurera donc uniquement la gestion du personnel. Ainsi, la facture totale sera moins élevée car il n'y aura pas eu de dépenses liées au recrutement comme la publication des annonces de l’offre d’emploi, la constitution de son dossier, les entretiens…
Comme son nom l'indique, l’indemnité de fin de mission (IFM) est versée à l’intérimaire et est facturée à chaque fin de contrat, qu'importe sa durée. Cette prime est versée seulement si la mission est effectuée jusqu’à son terme. Elle est égale à 10% de la rémunération brute. Elle ne sera pas versée dans les cas suivants :
Les contrats en CDD possèdent cette même compensation financière mais connue sous un autre nom : la prime de précarité.
En règle générale, les salariés intérimaires ne prennent pas de congés payés durant toute la durée de leur contrat. Une indemnité compensatrice de congés payés (ICP) leur est donc versée à chaque paie. Son montant est égal à 10% de la rémunération totale brute. Comme pour les autres salariés en CDI ils sont fixés à 2,5 jours par mois. Pour une durée de mission très longue, les intérimaires peuvent néanmoins être amenés à poser quelques jours après accord de l'entreprise utilisatrice et de l'ETT. Ils seront alors déduits de sa paie.
Ce coût est normalement supporté par l'employeur. Hors, dans le cadre d'un contrat intérim, c'est l'entreprise de travail temporaire qui est l'employeur du personnel intérimaire. C'est donc bien à elle que revient le paiement de ces charges. Une disposition qui ne peut que plaire à l'entreprise utilisatrice.
On les oublie souvent mais ils sont pourtant bien là et peuvent peser lourd dans la balance. Les coûts indirects induits par le recrutement d'un salarié sont multiples :
In fine, embaucher un intérimaire s’avère bien souvent être plus avantageux financièrement qu’un recrutement en CDD. D'une part, parce que l'entreprise de travail temporaire prend en charge tous les coûts indirects liés à l'embauche ainsi que toute les formalités administrative. Elle vous permet donc non seulement un gain de temps mais aussi d'argent, et vous évite un recrutement raté aux lourdes conséquences financières. D’autre part, parce qu’il est possible de bénéficier d’un allègement sur la taxe professionnelle. Enfin, il vous sera toujours possible de négocier les tarifs intérim.